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Mars, le joli mois des femmes

Dernière mise à jour : 22 mars 2021


Mesdames, nous vivons une époque en or pour notre condition et pour nos créations, quelles qu’elles soient.


Messieurs, vous aussi.


Les unes, et peut-être même les autres pourraient grincer des dents en me faisant remarquer toutes les inégalités entre femmes et hommes partout dans le monde, et c’est pire ailleurs que chez nous.


Les pessimistes me rappelleraient le harcèlement, les inégalités de salaire, dans les tâches ménagères, pour les pensions, les plafonds de verre et murailles induites par la maternité.


Ils me demanderaient où sont les cheffes étoilées alors que dans les cuisines des foyers, ce sont elles, qui le plus souvent s’attaquent chaque jour à la préparation des repas après leur journée de travail. En fouillant un peu, ils trouveraient qu’en 1985, on ne comptait qu’une dessinatrice pour vingt-cinq dessinateurs de bande dessinée, avec une belle évolution jusqu’en 2014, où elles atteignent 12% de la profession. Waw ! Les plus tenaces me diraient qu’en 2019, plus des trois quarts des films produits ont été réalisés par des hommes, plus encore pour les œuvres audiovisuelles. Et les salaires de ces réalisatrices et scénaristes sont de 30 à 40% inférieurs à leur équivalent masculin.


Les plus sceptiques se demanderaient juste où je veux en venir. Avec la crise du covid, on est tous, femmes ou hommes, confrontés aux mêmes privations de liberté. La création souffre de ne pas pouvoir sortir de son salon. Et les femmes, pas plus que leurs homologues masculins, ne peuvent aller dans la rue, se faire entendre pour la cause qui les concernent. Fini les seins nus pour défendre ses droits. C’est peut-être bien là le seul avantage des décisions politiques excessives et injustes dont on est matraqué depuis des mois, diraient ceux qui craignent les féministes.


Les médias sont devenus des plateformes horribles où l’on crache sur des hommes présumés coupables de harcèlement avant même leur procès. La justice ne peut plus faire son travail, et entre nous, on en a marre des « balance ton…» quoi que ce soit. La lutte féministe tourne au ridicule à force d’être exacerbée, utilisée à raison parfois, à tort trop souvent, et déclinée en t-shirts, podcasts, chansons, livres, dessins, affiches ou pin’s aux couleurs trop vives.


Ca reste pourtant une vision possible des choses. Nous vivons une période en or, nous, les femmes. Du moins chez nous en Belgique. Car oui, il reste du pain sur la planche. Oui, les temps sont durs, oui il exacerbe encore les inégalités… mais !


Nous sommes les héritières de beaucoup de victoires : le vote, la contraception, l’avortement. L’attention (ou la tension) est de plus en plus forte quant à la parité dans des métiers notamment de pouvoir, injustement réservés aux hommes. La parité, cet outil absurde, qui est peut-être le seul moyen de faire accepter des visages féminins là où nous ne sommes pas habitués à les voir. Un premier pas avant pour que la quête de talents soit juste et non biaisée par le fait qu’on ait du poil au menton ou non.


« Les droits des femmes » est un sujet de société dont on peut se réjouir de l’excès. Toutes les révolutions sont passées par là avant de retrouver un nouvel équilibre. Si je ne crois pas qu’il faille entretenir cette forme de féminisme qui crache sur tout ce qui ressemble à un pénis, je suis persuadée que ce symptôme n’est qu’un effet secondaire qui prouve que le traitement commence à faire effet, et qu’on se dirige vers une guérison de toutes les plaies infligées au nom d’un sexe soi-disant faible.


L’équité homme-femme (ne parlons pas d’égalité) rentre tellement dans les mœurs qu’un nouveau glossaire vient même étoffer le dictionnaire. Mansplaining, manterrupting, pénispliquer... Si ça doit donner de l’urticaire aux puristes de la langue avides de contorsions orthographiques et linguistiques, cela reste une bonne nouvelle, car ce qui est nommé peut enfin être identifié…et puis changé.


Nous sommes outillées, plus que jamais pour faire entendre nos voix. On peut regretter les nombreuses dérives des réseaux sociaux, mais rendons-leur cela, ils représentent aussi une sacrée opportunité de s’exprimer et d’être lu ou entendu où qu’on soit. De nombreux podcasts, plateformes voient le jour pour donner la parole aux femmes. Si vous n’y croyez pas, je vous invite à découvrir les Glorieuses (https://lesglorieuses.fr/) ou encore les podcasts « 18 mois, #metoo, le féminisme et nous » ou « yesss » ou encore « laisse parler les femmes ».


Bref, vous l’aurez compris, on a toujours le choix de voir le tableau à moitié blanc ou à moitié noir. Peut-être est-il également de notre responsabilité de prendre soin de nos droits, de notre espace, de notre vie de femme entière et non uniquement de mère ou « femme de mari» et cela peut commencer par de petites choses… comme toujours.

Par exemple :


° Observer comment sont réparties les tâches dans son foyer, et s’il y a déséquilibre, en parler à son conjoint, trouver des solutions pour que chacun fasse sa part et ait droit au même temps de liberté. Certains me demandent parfois comment on combine un temps plein et une activité complémentaire. Il n’y a pas de secret, je décide d’y consacrer du temps et n’hésite pas à parfois rappeler à mon conjoint que lui aussi peut prendre l’aspirateur ou aller faire les courses. Et ça fonctionne ou j’accepte de laisser la maison en l’état.


° Lorsque l’on s’acquitte de tâches ou de pratiques habituellement féminines (l’épilation ou le maquillage par exemple), se demander pourquoi on le fait. Pour soi ? Pour quelqu’un en particulier ? Pour répondre à des exigences de la société ? Et si on s’alignait à ce qui NOUS fait plaisir, ce dont on a besoin ?


° Faire la paix avec son corps, sa sexualité , avec son cycle menstruel et les différentes énergies qui peuvent en découler, et lever les tabous. Non, ce n’est pas sale, et non ce n’est pas une maladie ou une dérive de femme d’être fatiguée en fin de cycle ou plus sensible pendant ses règles. Oui, votre vie sexuelle ne dépend pas uniquement du timing de votre partenaire et oui vous êtes belle, même si vous ne ressemblez pas Claudia Schiffer.


J’aurais envie de conclure en vous invitant à regarder votre force créatrice avec beaucoup de bienveillance. Parce que oui, les femmes sont des créatrices hors-pair (de couilles), quel que soit le domaine. De par sa nature, elle peut mettre au monde des enfants mais cette énergie créatrice ne se limite pas à cela et peut être mise au service de mille autres projets : dans des ouvrages artistiques bien sûr, mais également dans ses relations, dans son travail, dans ses engagements et même dans son potager.


Plutôt que de courir vers l’égalité avec les hommes, réjouissons-nous de nos différences, aimons la différence entre les individus, hommes ou femmes, qui est une précieuse richesse pour les sociétés. Battons-nous contre les injustices ou les violences quelles qu’elles soient, pour plus d’équité entre les êtres, mais surtout restons celles nous sommes, uniques avec notre sensibilité. Cessons de nous cacher derrière des voiles et des bijoux par crainte du regard et jugement d’autrui. Créons mille manières d’appréhender le monde, de le redessiner, de le rendre plus beau. Soyons curieux(ses) de qui nous pouvons être plutôt que de se complaindre à adopter les normes par pure fainéantise de l’esprit ou par peur du rejet, aimons l’excentrisme de l’oncle Alfred, l’accent du voisin, les formes généreuses de la caissière ou les airs trop sérieux de sa patronne.


Qui que vous soyez, homme ou femme, je vous souhaite, chaque jour, de prendre soin de votre liberté… et de celle des autres.


Quelques coups de cœur « Femmes » (mais qui peuvent aussi plaire aux hommes)


Un film à dégusterWoman d’Anastasia Mikova et Yann Arthus Bertrand


Un grand film, par des femmes pour les femmes.


Yann Arthus Bertrand a eu l’intelligence de laisser sa collègue Anastasia Mikova prendre les rênes en main, et ça se sent. La parole est libre, sans tabou, sans détour , avec un ton qui reste toujours juste. Les protagonistes nous parlent de leur féminité, de leur travail, des épreuves, parfois épouvantables qu’elles ont dû traverser, de leur sexualité, de la maternité, du mariage (forcé ou non), de la violence, de la maladie. Le film leur est dédié jusqu’à la musique, il est presqu’étrange de ne pas entendre la moindre voix d’homme.


Le film a un rythme et une plastique irréprochable. Les femmes, avec la diversité de leurs corps, leur vie, leur âge, leur langue et leurs cicatrices, ont toutes le point commun d’être incroyablement courageuses et belles. Belles sans être des coquilles, courageuses, sans être parées d’une armure glaciale.


Je vous propose d’oser le découvrir, avec une promesse, vous n’en sortirez pas indemnes.


Un livre à dévorer – Sorcières, la puissance invaincue des femmes de Mona Chollet


Pour se rappeler tout le travail qui a déjà été accompli par nos aïeules pour les droits des femmes ;

Pour démystifier le personnage de la sorcière et le rendre plus vrai et positif que jamais ;

Pour être plus solidaires, plus créatives et libres dans notre quotidien ;

Pour s’inspirer, garder courage et optimisme pour l’avenir ;

Pour retrouver la sorcière cachée en chacune d’entre nous.



Un roman graphique à savourer – Le plaisir de Maria Hesse


Le sujet de la sexualité au féminin, toujours tabou aujourd’hui, quoi qu’on en dise, nous est raconté tant par des références à l’Histoire que par des anecdotes personnelles. Nous découvrons une nouvelle narration du plaisir féminin au travers de portraits de femmes qui ont marqué l’Histoire de leurs combats, leur œuvre ou leur personnalité, par de petites leçons d’anatomie, par des souvenirs durs ou tendres et des illustrations à la fois vives et poétiques.



Une illustratrice à suivre – Marie Boiseau


Cette jeune illustratrice française vous emmènera dans un univers très graphique et coloré. Au centre de sa création, la femme sous toutes ses formes. Le corps y est sublimé, généreux, imparfait, vrai.


Son compte instagram à découvrir ici

* Merci à Jacques de Wavreille pour sa relecture bienveillante

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