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Interview - Bénédicte Landenne, photographe passionnée par les rencontres avec le vivant


Il y a quelques semaines, j'ai eu la grande chance de passer sous l'objectif de Bénédicte Landenne, une photographe rochefortoise bourrée de talent. J'apprécie particulièrement la délicatesse et la sensibilité

de ses photos. Passionnée par les passionnés, je me suis dis que cette rencontre serait une belle occasion de vous présenter cette femme, mère, artiste, et de découvrir plus en profondeur sa démarche, son processus et ce qui la fait vibrer.

1) Pourrais-tu te présenter en quelques mot ? Quel est ton parcours (artistique)?


Bénédicte, 55 ans, mariée, quatre enfants.

Je suis née et j’ai grandi à Liège. Rêver, lire, dessiner et cultiver mon monde intérieur ont été mon quotidien pendant l’enfance et l’adolescence. A l’âge de 21 ans, je suis partie étudier la traduction à Rome où je suis finalement restée 11 ans. Cette immersion totale dans la beauté des villes italiennes et leur fabuleux patrimoine artistique et culturel m’a profondément marquée et a eu une grande influence dans ma recherche du beau. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à pratiquer la photographie qui est devenue une passion dévorante, au fil du temps.

Ces dernières années, j’ai suivi quelques brèves formations mais je suis essentiellement autodidacte.


2) Qu’est-ce qui te fait vibrer quand tu fais de la photo ?


La beauté sous toute ses formes me fascine et me fait vibrer. Source inépuisable d’émerveillement et d’inspiration, elle me porte dans ma vie de tous les jours.

J’aime diriger mon regard vers l’aspect poétique des choses et en capter la beauté, laisser l‘imaginaire prendre les commandes. Mes sujets de prédilection sont les paysages, les scènes de vie, la macro et les portraits.

Ce qui me fait vibrer dans les portraits, c’est ce moment magique où le déclic se produit, quand mon modèle lâche prise et se livre dans toute son authenticité, quand je perçois la sensation de capter l’âme de la personne qui me fait (et se fait) le cadeau de se dévoiler dans toute sa beauté, ses émotions et son vécu qui sont uniques.

Depuis quelques années, je me suis concentrée sur les portraits floraux. J’aime observer les métamorphoses de la nature, plonger dans sa dimension à la fois sensuelle, éphémère et sacrée. J’adore le fait de partager ces détails merveilleux ou ces atmosphères magiques à côté desquels on passe souvent par manque d’attention ou de temps. La contemplation de ses merveilles nous ramène à nos origines, ouvre notre rapport au monde et nous aide à porter un regard ébloui sur l’existence.



3) Le travail photographique reste assez méconnu. Peux-tu nous expliquer en quelques mots les étapes de ton travail ?


Par rapport à la prise de vue, j’aborde mon travail photographique de façon spontanée, me laissant guider par mon ressenti. J’aime aussi expérimenter différentes manières de jouer avec la lumière pour créer des transparences, des atmosphères, ce qui me permet dans mes portraits floraux, par exemple, de révéler les textures parfois complexes et les détails très fin des fleurs, en privilégiant les contre-jours, le clair-obscur et les petites profondeurs de champs.

Dans ce processus jouissif, j’essaie de transmettre le mystère, l’émotion de l’instant et de sublimer mes portraits, à la manière d’un peintre.

J’ai un rapport d’amour-haine avec la phase suivante, celle du traitement… Grâce à tous les outils à disposition, le traitement des photos est passionnant mais très exigeant car il exige des compétences assez poussées que je ne maitrise pas toujours. Il m’arrive de prendre une heure pour retoucher une photo mais il m’arrive aussi de les laisser à l’état brut, dans leur « jus ».

J’aime apprendre, expérimenter, tout en essayant de garder le côté authentique du sujet et l’émotion du moment.


4) Selon toi, quelles sont les aptitudes à développer pour faire des photos intéressantes ?


La maîtrise technique, la curiosité, la sensibilité, la patience, la persévérance (pratiquer, pratiquer et pratiquer…), la capacité de se renouveler, l’autocritique et surtout, la passion. Par rapport à la passion, j’aime beaucoup cette citation anonyme: « Lorsque vous vous servez d’un appareil photo, non pas comme d’une machine, mais comme le prolongement de votre cœur, vous ne faites plus qu’un avec votre sujet.”

5) Comment arrives-tu à capter des instantanés qui dégagent une émotion si particulière ?


La sensibilité aide énormément quand on exerce une passion artistique. Être sensible fait voir le monde différemment, avec plus de saveurs, de couleurs, et surtout d’émotions. Si vous êtes émus par quelque chose, vous avez toutes les chances d’en faire une bonne photo. Sensible un peu comme une pellicule photo d’ailleurs, c’est-à-dire dans le sens de réceptif, d’attentif à ce qui nous entoure, car pour voir il faut d’abord savoir regarder, prêter attention aux détails et surtout s’émerveiller… En somme, garder un cœur d’enfant !


6) En plus d’être photographe, tu es également maman, professeure d’italien… Comment combines-tu tout cela ?


Ce n’est jamais facile de combiner ces différentes casquettes, surtout quand on souhaite passer à la vitesse supérieure et développer une activité complémentaire.

Maintenant que j’ai réduit mon horaire à l’école où j’enseigne et que les enfants sont devenus de jeunes adultes, j’arrive à dégager (un peu) plus de temps pour moi et pour la photo.


7) Ces autres parts de ta vie nourrissent-elles ton travail photographique, ou est-ce un frein ?


Bien sûr ! L’imagination créative nous porte, elle nous aide à donner un sens à ce qui nous arrive, à nous projeter dans le futur, à trouver une forme d’élan vital et de résilience. Or, cette part d’imaginaire dépend de la qualité de nos liens relationnels.

Les photos sont terriblement personnelles. Autrement dit, quand « prend » une photo, on regarde un monde et en même temps, on se livre, on parle de soi, de son monde intérieur et de sa relation aux autres.


8) Sur quels types de projets travailles-tu (aimes-tu travailler) ?


Des expos, principalement. Depuis l’année dernière, quelques-unes de mes photos sont visibles et en vente sur Orpiment, une plateforme de diffusion d’impression « fine art » en édition limitée (www.orpiment.be)

Parallèlement aux projets personnels, je fais des reportages de mariage et des portraits.


9) As-tu des rêves ou des projets pour les années à venir ?


Pas vraiment de projets pour l’instant mais des rêves… comme celui de travailler pour une ONG et réaliser des photos qui incitent au changement social et politique, car les images peuvent modifier les comportements/croyances en rapport avec les questions cruciales de société ou d’environnement.


10) Comment peut-on te joindre si on souhaite faire appel à toi ?


Soit via mon compte Instagram (bene_landenne_photography), soit via Messenger ou par email : b.landenne@skynet.be


11) Le mot de la fin ?


J’aime particulièrement lorsque quelqu’un regarde mes images et se sent porté par une belle émotion. C’est la plus grande récompense qui soit. Alors l’image est réussie !




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